marți, 21 mai 2013

... Nu, n-au murit, dansează mai departe ...












Rochia

Magda Isanos




Din lada mirosind a molii si-a parfum
a scos o rochie din tineretea ei bunica.
Subtire-i si usoara ca un fum,
de parca-ar fi tesuta din nimica.

Ce trist fosneste crinolina de matase,
volanele i se distrama si se taie,
si-n loc de raze, siluete gratioase,
din alte vremi, danseaza prin odaie.

Revede balul cel dintii batrina,
isi recunoaste rochia de fata
si-i tremura pe-atlasu rece mina
de-nduiosare multa-nfiorata.

Si cum isi pleaca fruntea tot mai tare
i-asa de girbova bunica-n vechiul sal...
Ce s-a facut frumoasa dansatoare
care-a plutit in rochia de bal?

Picioarele usoare si micute,
si ochii, si surisul stralucit,
in trupul girbovitei bunicute
cum, oare, pe vecie de-au murit?

Si mi-au raspuns matasurile moarte,
sau poate chiar batrina-n vechiul sal;
nu, n-au murit, danseaza mai departe
mereu in alte rochii, primul bal.
La robe



Magda Isanos









Du coffre exhalant l’odeur des mites et le parfum désuet

La bonne-maman sortit une robe des temps où elle était une pucelle.

Elle est si arachnéenne et légère comme une buée,

Comme si elle était faite d’un tissu immatériel.



Si tristement froufroute sa crinoline en soie,

Ses volants se déchirent et se coupent en lambeaux,

Et au lieu des rayons, des silhouettes gracieuses d’autrefois,

Dansent dans la piaule la valse des flambeaux.





La vieille se ressouvint de son premier bal,

Elle reconnut sa robe de pucelle d’antan

Et sa main tressaillit en tâtant le froid satin lilial

Saisie d’un profond attendrissement et frémissement.



Et lorsqu’elle se penche, le front descendu, tout penseuse

Elle est si voûtée la bonne-maman sous son vieil châle…

Quoi est resté maintenant de la belle danseuse

Qui flottait dans sa robe de bal ?



Les pieds tout petits et légers,

Ses yeux et son sourire pétillant,

Au corps de la petite bonne-maman voûtée

Comment sont-ils devenus à jamais mourants ? 





Ce furent les soies mortes qui m’ont répondu en signe de condoléance,

Ou peut-être même la vieille femme de son vieil châle ;

Non, elles ne sont pas mortes, elles continuent leur danse

Habillant toujours d’autres robes, au premier bal.





Încercare de traducere de Anca (Tiron) Costrasel

Essai de traduction par Anca (Tiron) Costrasel










miercuri, 1 mai 2013

"Este!"





  Psalmul VI



               de Tudor Arghezi



Te dramuiesc in zgomot si-n tacere
Si te pandesc in timp, ca pe vanat,
Sa vad:esti soimul meu cel cautat?
Sa te ucid? Sau sa-ngenunchi a cere.

Pentru credinta sau pentru tagada,
Te caut darz si fara de folos.
Esti visul meu, din toate, cel frumos
Si nu-ndraznesc sa te dobor din cer gramada.

Ca-n oglindirea unui drum de apa,
Pari cand a fi, pari cand ca nu mai esti;
Te-ntrezarii in stele, printre pesti,
Ca taurul salbatec cand se adapa.

Singuri, acum in marea ta poveste,
Raman cu tine sa ma mai masor,
Fara sa vreau sa ies biruitor.
Vreau sa te pipai si sa urlu: "Este!"


Psaume VI



par Tudor Arghezi



Je te soupèse et en rumeur et en silence

Et je te guette en temps, comme une proie dans la bruyère,

A voir : es-tu le faucon de ma chasse ?

Que je te tues ? Ou que j'agenouilles en signe de prière ?



Et dans ma foi et dans mon nihilisme assidu,

Je te cherche et quand je suis tenace et superflu.

Tu es mon rêve, de tous, tu es le plus beau

Et je n’ose pas t’anéantir des ciels dans la cohue.





Comme dans le miroir d’une voie d’eau,

Soit tu es, soit tu es plus impression;

Je t’entraperçus aux étoiles, au milieu des poissons,

Tout comme assoiffé s’abreuve le sauvage taureau.  



Tout seuls, dans ton histoire ubiquiste,

Je m’y attarde pour me mesurer à toi encore une fois,

Et sans vouloir que je sorte vainquant,

Je veux te toucher et hurler : «Il existe !»





Încercare de traducere de Anca (Tiron) Costrasel

Essai de traduction par Anca (Tiron) Costrasel